La vie d'un futur mort

Cinquième

J’ai toujours eu de la haine envers moi. Pourquoi j’étais préféré ? Pourquoi j’avais fait ces choix la et pas d’autres ? Pourquoi je faisais autant de mal aux gens ?

Me voilà donc en 5eme dans une ville de campagne. J’ai certainement oublié de préciser que j’habitais en région parisienne mais ce n’est pas très important sauf ici. Car jamais je ne m’étais battu auparavant. Et il a fallu que je me retrouve à la campagne pour avoir une altercation musclée avec un autre. Je m’étais fait pour un ami un mec assez corpulent mais qui était très gentil avec moi. Il était souvent moqué mais moi je l’aimais bien. Un jour un petit caïd du collège a voulu s’en prendre à lui, il a voulu lui donner un coup de pied derrière la jambe. Le problème c’est que mon ami avait monté sa jambe et du coup le petit caïd est tombé devant tout le monde. Forcément je me suis moqué de lui et en faisant ça je suis devenu sa prochaine cible. Il s’est relevé, vexé et c’est approché de moi, collant son front contre mon bonnet, me donnant des coups de tête. Agacé j’ai enlevé mon bonnet et lui ai mis un coup de tête et un coup de poing. Lui aussi a répliqué en visant le nez, qui s’est mit à saigner. Ça a mit fin à la rixe, les surveillants étant déjà la pour nous séparer.

Suite à ça je me suis mit au karaté afin d’apprendre à me défendre. Mais je n’y ai pas appris que ça. J’ai aussi appris le contrôle de moi, à me canaliser.

Toujours la même année j’ai eu ma première petite amie. J’ai donc découvert la sexualité et le corps de la femme. Ça s’est fait d’une façon bizarre. Ma mère était invitée chez des amis à elle et mon beau-père. Ils avaient un fils et une fille. La fille était proche de mon âge. On jouait à la Playstation dans sa chambre, me permettant de les exploser, son frère et elle, sur Tekken 3. On a passé la soirée à jouer ensemble elle et moi car son frère voulait jouer dans sa chambre. Et à un moment elle m’a embrassé. Mon premier baiser d’ado. J’avais déjà eu des "amoureuses" en maternelle et à l’école mais là c’était autre chose. Je sentais ses lèvres douces et chaudes se poser sur les miennes. Je ne connaissais pas cette sensation. Puis se furent nos langues qui se mêlaient… Je découvrais ses charmes pour la première fois, un peu gauche et aussi très curieux. Jusqu’à découvrir sa poitrine jeune et ferme, douce, délicieuse. J’étais déconnecté, dans un autre monde, je planais. Mais la soirée du toucher à sa fin et je du partir. On s’est revu une autre fois chez moi, elle a réussi ce que personne n’aurait pu faire : elle m’a fait stopper mon jeu… Elle savait jouer de ses atouts pour que je m’occupe d’elle et s’en amusait. Je me rappelle qu’elle me surnommait son Pikachu. Niais et geek au possible mais j’aimais. On s’est revus une dernière fois avant que notre histoire se termine de façon apocalyptique. Nous étions en train de regarder Matrix, tous les deux, seuls chez elle et le film commençait à moins nous intéresser d’un coup. Mes mains se baladaient sur son corps jusqu’à se glisser sous son dessous, découvrant pour la première fois une toison féminine. Elle n’était pas prête et m’a demandé de stopper. Nous avons eu de la chance car son père rentrait quelques minutes plus tard. Nous avons donc continué à regarder le film. Ce film qui restera parmis mes préférés. Notre histoire se stoppa à la fin de l’année. Ma belle mère m’avait convaincue de revenir chez eux. Ma mère m’avait alors forcé à en parler à ma copine. Je savais que ça allait la blesser mais je devais le faire. Elle était en pleurs au téléphone. Quelques semaines plus tard je suis revenu sur ma décision et ai décidé de rester chez ma mère. Mais elle était déjà passée à autre chose. Première déception amoureuse pour moi.

Durant cette année il y a eu un autre fait marquant. Mon fameux ami et moi étions inscrits à un club de Scrabble. Et donc on jouait dans ce club le midi. Puis un jour où on allait ranger les jeux dans une autre salle il m’avait dit qu’il devait me montrer quelque chose. On est allé aux toilettes et il a sorti son pénis. Je n’ai pas compris ce qu’il faisait. Je ne savais pas à l’époque. Il a donc commencé à se masturber pendant que je le regardais jusqu’à faire sortir un liquide blanc. Je ne comprenais rien du tout. Je ne comprenais pas que c’était malsain ce qu’il faisait. Et il a recommencé une autre fois un autre jour en plein milieu du couloir. Sauf que ça ne m’intéressait pas ce qu’il faisait. Donc je suis parti. On ne s’est plus jamais parlé suite à ça.

L’année touchait à sa fin et je commençait à déconner. Je faisait des dessins plutôt sombres. Dessiner un cimetière au dos d’un contrôle d’anglais n’était peut être pas la meilleure de mes idées. J’avais les idées sombres. Je rêvais que mes parents se remettent ensemble, ou que mon père et ma belle mère venaient tuer ma mère, mon beau-père et ma soeur, que j’y échappait et que je les tuais sans savoir que c’était eux. Et que dehors leur voiture explosait avec mes deux autres soeurs dedans. C’était un cauchemar horrible et récurrent à l’époque. Je me réveillais souvent en sursaut sans vouloir me rendormir.

Je voyais aussi des psys. Mais ça ne servait à rien. J’étais un excellent menteur. Je faisais le garçon qui n’avait aucun problème. Rentrant dans mon personnage dès qu’il y avait du monde autour, mon masque fonctionnant à merveille. Jamais les psys n’ont pu voir le petit garçon prostré dans un coin de mon cerveau, détruit, faible.

La quatrième ne s’annonçait pas mieux…